26 mai 2012

[Interview] Pendentif


J'avais présenté Pendentif, lorsqu'ils avaient participé au Music Alliance Pact en septembre, avec ces quelques mots :

Aujourd'hui, on utilise "pop" dans à peu près toutes les critiques d'albums, et avec le temps le terme a acquis injustement une mauvaise connotation, décriant le genre et le faisant passer pour simpliste. On en a presque oublié (en France tout particulièrement) que l'on pouvait être surpris par la pop, mais heureusement Pendentif est là pour nous offrir de superbes chansons, en utilisant ce que le genre a de mieux à offrir. Signés sur le même label que les Young Michelin, La Bulle Sonore Records, ils sont tout aussi bons et chantent, eux aussi, en Français.
Depuis ce temps-là, peu de choses ont changé : ils chantent toujours en Français, sur bien plus de chansons aujourd'hui, qu'ils distillent au fil de leurs concerts aux quatre coins de la France, avec une bonne humeur inégalable ; ils tournent des clips, composent, et parlent de tout ça dans une interview qu'YYF a réalisée lors de leur passage à La Laiterie. Avant d'attaquer celle-ci, une mention spéciale pour leur concert, qui donne une tout autre dimension à leurs chansons, bien plus vivantes, et qui donne surtout très envie de les revoir.


YYF : Quand avez-vous commencé à jouer de la musique, et avec quel instrument ?
Cindy : Moi je n’ai jamais joué de musique, j’ai fait du théâtre en fait, et c’est en les rencontrant qu’ils m’ont donné envie de faire partie du groupe.
Benoît : J’ai commencé la musique à 16 ans, en jouant de la guitare.
Mathieu : J’ai commencé par le piano, et le solfège, quand j’avais une dizaine d’années, et la basse à 14 ans. Ça m’a apporté toutes les bases de la musique.
Ariel : Moi aussi, j’ai commencé au piano à 7 ou 8 ans,  et la guitare et le chant il y a deux ans.
Jonathan : Et moi la batterie à 8 ans.
Cindy : Il est né avec des baguettes, ça a fait très mal à sa mère.


YYF : Je crois que vous êtes tous multi-instrumentistes ?
Cindy :  Pas du tout [rires] ! Moi je fais que du tambourin ; mais ils commencent tous à faire du clavier, enfin à y toucher.
Ariel : On est tous plus ou moins multi-instrumentistes.
Mathieu : On touche tous un peu le clavier, la guitare.


YYF : J’ai lu dans votre biographie que vous avez fait vos armes dans différentes formations bordelaises. Vous pouvez me donner des noms ? Des groupes existent-ils encore ?
Mathieu : Non, ce ne sont que des groupes qui n’existent plus.
Ariel : Dont on a honte.
Cindy : Moi j’ai fait partie d’une troupe de théâtre, le Théâtre en Vrac, à Bordeaux.
Mathieu : On a fait des trucs dans différents styles.
Cindy : J’étais hyper-balèze.
Benoît : Moi j’ai commencé à faire des groupes dans les années 90, à la Sonic Youth et tout ça, rock indé des années 90.
Ariel : C’est une figure du rock indé. Dans son village. [rires]


YYF : Est-ce que vous avez toujours chanté en Français ?
Cindy : Oui.
Mathieu : Dans mon tout premier groupe, quand j’avais 15 ans, on chantait déjà en Français.
Cindy : Tu devais être beau.
Mathieu : J’écrivais même les textes, c’est pour te dire. Un morceau s’appelait Fumiste : « Fumiste pour tout jamai-aaais, j’ai déjà renoncé - à toute activitééé ».
Ariel : On en apprend avec cette interview !
Mathieu : C’était pas mal quand même. Un autre morceau : Océan : « Océan, viens me chercher ».
Cindy : Nan c’est pas vrai ?! « Océan, viens me chercher » ?
Jonathan : On aurait bien écouté quand même !


YYF : Pendentif pour moi, c’est comme les Young Michelin ou Cracbooms, une histoire de copains, est-ce que vous pensez que c’est une des clés du succès ? Pour écrire ou composer par exemple.
Benoît : Comme on est amenés à passer beaucoup de temps ensemble...
Cindy : ... Il faut quand même une bonne cohésion, qu’on se connaisse tous.
Mathieu : Après, il y a des groupes qui recrutent en terme de performance de musiciens, alors que nous on réfléchit pas comme ça.
Benoît : On n'a pas pris Cindy dans le groupe parce que c’était une super chanteuse, à la base c’était parce que c’est une copine.
Cindy : Bon c’est surtout que j’étais super-bonnasse à l’époque.
Ariel : Ça s’est un peu effondré depuis.
Cindy : Et malheureusement on a dû engager un black, parce que bon, on a des contraintes.
Benoît : Ariel c’est le seul qui n'était pas notre pote à la base.
Cindy : Pour répondre à la question : oui, ça aide !


YYF : Je suppose vous connaissez bien la scène bordelaise, avec quels groupes avez-vous joué, et lesquels conseilleriez-vous aux lecteurs ?
Cindy : Heum... Petit Fantôme ? [rires] [dont elle est la compagne, Ndlr]. Je dis ça, je dis rien.
YYF : Vous avez remixé Petit Fantôme, non ?
Cindy : Oui.
Mathieu : On aime bien les Sharitah Manush aussi, qui font une pop psyché un peu rétro.
Cindy : Les Crane Angels, une chorale rock d’au moins 10 chanteurs, qui vaut le détour.
On adore Middle Class aussi.
Ariel : Et les Kid Bombardos.
Mathieu : Mars Red Sky aussi, dans le style rock-stoner.
Cindy : Fránçois And The Atlas Mountains, qui ne sont pas Bordelais, mais qu’on adore.


YYF : Comment s’est passé le concert à Mont-de-Marsan avec Fránçois And The Atlas Mountains il y a quelques jours ?
Cindy : C’était super, il y avait une bonne ambiance, ils étaient détendus et contents d’être rentrés en France, surtout Pierre [Petit Fantôme, également membre de Fránçois And The Atlas Mountains] qui revenait dans sa région natale. On s’est retrouvés, on a papoté. Pour nous c’était un très bon concert.


YYF : Vous tournez votre premier clip en ce moment. Ce sera pour quelle chanson ?
Mathieu  : Jerricane, qui n’est pas encore sorti, et qu’on sortira en même temps que le clip ; on a enregistré la chanson en janvier, et le clip a été tourné le mois dernier.
Cindy : On espère le sortir mi-juin.
Ariel : Courant mois de juin.
Benoît : On ne sait pas quelle année. [rires]


YYF : Vous enregistrez un nouvel EP en ce moment. Pour quand est prévue la sortie ?
Benoît : On ne va pas forcément sortir d’EP.
Mathieu : On est en préparation d’album.
Benoît : On va continuer à tourner des clips, on va sûrement faire celui de Riviera. Peut-être pas d’EP, on ne sait pas encore.
Mathieu : On en sort peut-être un à la rentrée, mais ce sera qu’un deux titres, en 45 tours. L’album est prévu dès printemps 2013 par contre.

YYF : Avec qui aimeriez-vous faire une collaboration ?
Benoît : Avec les Cracbooms.
[Acquiescement général]


YYF : Le concert Tombés pour la France a été fait aux côtés de Aline (ex-Young Michelin), et de Cracbooms justement. C’était comment ?
Benoît : C’était une belle date, bien mythique.


YYF : L’année dernière a été assez chargée pour vous, particulièrement au niveau des festivals : Francofolies, Printemps de Bourges, Bars en Trans... Quel est votre programme ces prochaines semaines ?
Benoît : On joue à Paris la semaine prochaine, au Café de la Danse avec Andromakers ; on joue au festival Garorock à Marmande. On va jouer à Bordeaux avec Cracbooms et Petit Fantôme (au St-Ex), et puis quelques dates au bord de la mer.
YYF : Côte Atlantique ?
Cindy : Voilà. Royan, La Rochelle, etc.
Benoît : On tourne des clips, on compose de nouveaux titres.


YYF : La salle de concert dans laquelle vous jouez ce soir organise chaque semaine un test aveugle ; est-ce que vous pouvez reconnaître celui de la semaine dernière ?

Andromakers - La Mer (Charles Trenet Cover)

Benoît : Andromakers ?
YYF :  C’est ça!


YYF : De quoi auriez-vous besoin pour avoir, selon vous, plus d’exposition : plus d’intérêt de la part de la presse, ou plutôt du public français qui a tendance à ne pas creuser dans la scène musicale française ?
Benoît : Les deux. Qu’on signe sur un label, qu’on sorte un album aussi.
Cindy : Qu’on continue à faire des dates un peu partout, que les gens nous découvrent.
Ariel : Qu’on fasse de bonnes chansons. La scène française est en train de se dessiner tranquillement ; il y a deux-trois ans on était pas là, d’autres non plus.
Cindy : Il y a de plus en plus de gens qui s’intéressent à cette scène française.
Ariel :  Il y a une vague qui se créer peu à peu.


YYF : Qu’est-ce qui tourne sur votre iPod en ce moment, et quel est le dernier album que vous avez acheté ?
Cindy : Le dernier album que j’ai acheté c’est celui de Mustang, et ce que j'écoute en ce moment c’est Foals, je n'arrive pas à décrocher.
Benoît : En ce moment j’écoute l’album de Smith Westerns.
Ariel : Moi c’est Future Islands.
Benoît : Et le dernier album que j’ai acheté c’est celui d’Arnaud-Fleurent-Didier, La Reproduction.
[Approbation générale]
Ariel : Porcelain Raft aussi.
YYF : Porcelain Raft est venu ici, c’était très chouette.


YYF : Quel est le dernier groupe que vous avez vu en concert ?
Cindy : Les Anglais Breton.


YYF : Et celui que vous voulez voir au moins une fois dans votre vie ?
Benoît : Je vais aller voir Alain Chamfort la semaine prochaine.
Jonathan : Moi j’aimerais bien voir Radiohead.
Benoît : Moi aussi.
Cindy : Attends je réfléchis, je suis en panique là…
Ariel : T’aimerais voir Beyoncé.
Cindy : Ouais, Beyoncé ce serait quand même fabuleux !
Ariel : Elle à mon avis elle envoie du lourd.
Cindy : Ah laisse tomber.
Jonathan : Je change ma réponse : Radiohead contre Beyoncé !
Cindy : Beach House finalement. Et Washed Out aussi.
YYF : Washed Out est passé par La Laiterie, c’était vraiment génial.
Cindy : Et Austra aussi. Tu connais ?
YYF : Oui, elle est aussi passée par ici.


YYF : Comme on en vient à Washed Out j’ai une question par rapport à la chanson Pendentif : chaque fois que j’écoute l’intro, je pense à Teen Daze ou Washed Out. D’où venait l’inspiration pour ce morceau ?
Mathieu : On aime bien les groupes chillwave de la côte californienne.
Benoît : Moi je suis hyper-fan de Washed Out. On aime bien aussi Toro Y Moi. En ce moment justement on fait des titres un peu Funk, un peu Soul.
Mathieu : Enfin, toutes proportions gardées !
Cindy : Là on va aller dans Reggae et le Métal. [rires]
Benoît : On aime bien The Drums aussi, toute cette pop actuelle, Metronomy, MGMT.


YYF : Si vous n’étiez pas musiciens, qu’est-ce que vous aimeriez faire ?
Cindy : Faire de la comédie. Si j’avais le temps surtout, je reprendrais le théâtre. Donc ce serait faire du théâtre ou être actrice.
Ariel : Je serais prof d’anglais.
Jonathan : Je ferais des crêpes.
Cindy : On a un batteur cool hein.
Jonathan : C’est la seule chose que je sais faire.
Mathieu : Je serais footballeur.
Benoît : Moi j'aimerais faire des clips.


YYF : Une question qui revient souvent dans vos interviews, mais à laquelle vous répondez toujours différemment : pourquoi ce nom de Pendentif ?
Cindy : C’est venu un peu parce qu’on dit un pendentif, un nom masculin mais souvent porté par des filles. C’est la part de féminité assumée du groupe.

Benoît : « C’est un objet qui a pour valeur que ce qu’on lui donne. Il peut être tout pourri et coûter 10€, mais si c’est ta grand-mère qui le donne, il a trop d’importance ».

YYF : Un dernier mot ?
Ariel : On est contents d’être à Strasbourg.
Cindy : La cathédrale est magnifique. On s’est tapé 10 heures de route, il a fait ultra-chaud, mais on est bien, là.

Merci au groupe pour leur gentillesse, à La Laiterie pour leur accueil.

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